Les sinistrés demandent la charité... |
Au XVIIIe siècle, la Champagne est une région particulièrement touchée par les incendies. La forme de l'habitat constitué de maisons en « planches » recouvertes de chaume, souvent accolées les unes aux autres, peut transformer les villages en brasiers en très peu de temps. Le recours face à de tels sinistres, comme en 1719 à Sainte Ménehould, consiste à porter la situation à la connaissance du roi et à son Conseil d'Etat qui peut prendre des mesures exceptionnelles et décharger pour plusieurs années les habitants de leurs impôts. Un second recours réside dans les quêtes particulières autorisées par l'évêque, où les incendiés demandent l'aumône à leurs voisins, car il existe une solidarité naturelle entre les villageois. |
Un bureau de charité
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C'est dans ce contexte, que l'évêque de Châlons Mgr Le Clerc de Juigné, met en place une oeuvre d'assistance mutuelle pour venir en aide aux habitants réduits à la misère par un incendie. C'est par des quêtes générales que les sommes sont réunies en un fonds commun avant d'être redistribuées aux sinistrés. Les dates de ces collectes sont toujours choisies de manière opportune, aux époques où les villageois disposent encore de liquidités, comme après la moisson. L'indemnisation se fait en deux temps, la première somme pour pallier aux besoins immédiats, la seconde versée après délibération de la réunion annuelle du bureau central présidé par l'évêque qui examine chaque cas. Le taux d'indemnisation est variable d'une année sur l'autre. Il ne couvre jamais la valeur du bien, mais peut atteindre jusqu'à 60 % de celui-ci. La Caisse prend des mesures préventives en conditionnant le paiement de la seconde partie des secours à une reconstruction en ardoises et en pierres. Mais surtout, lorsqu'en fin d'année il existe un reliquat suffisamment élevé, la caisse offre à certains villages une pompe et des crochets pour se prémunir des futurs incendies. |
De la charité à l'assurance...![]() |
La Caisse sera mise en sommeil durant la Révolution, c'est sous l'Empire qu'elle renaîtra de ses cendres. Elle le doit au nouveau préfet Bourgeois de Jessaint. Ancien condisciple de Napoléon Bonaparte au collège de Brienne, ce préfet connaîtra un mandat d'une rare longévité, 38 ans, sans doute en raison de sa souplesse et de sa capacité à ne jamais s'identifier totalement au régime en place. Cette politique lui vaudra l'appui de nombreux notables de la région, Dubois de Crancé, Gobet-Boisselle, Garinet, les frères Perrier, sur lesquels il saura s'appuyer pour la reconstruction économique du département, en particulier l'agriculture pour laquelle il se passionnait dans sa ferme de Jessaint. Il soutient ainsi les recherches de l'agronome Alexandre Godard et l'élevage des moutons, ceci en vue de relancer l'industrie du textile qui faisait jadis la richesse de la région. La nouvelle caisse reprend l'essentiel des traits des anciennes caisses diocésaines, celles de Châlons et celle de Reims créée en 1779, bien qu'elle soit désormais départementale et ne réalise plus qu'une quête annuelle. Placée sous la direction d'un bureau de neuf membres nommés par le Préfet parmi les plus importants notables de la Marne. La Caisse va connaître certaines difficultés en 1814 et 1815 à la suite des invasions. Le dédommagement tombe alors à 1/5 de la valeur des biens. Les années qui suivent sont encore difficiles avec des vendanges et des récoltes médiocres. Les années 1820 voient l'émergence des premières compagnies d'assurance privées, et alors que la Caisse des incendiés ne cherche pas à dégager de bénéfices, les attaques contre elle sont récurrentes, il faut dire que la concurrence est difficilement tenable pour les compagnies privées face à la compétitivité de l'offre de la Caisse. En 1880, une nouvelle étape est franchie en incluant une évaluation des risques. On s'oriente alors vers une tarification des dons selon la nature des biens et les risques plus ou moins grands qu'ils peuvent courir. Dans les années 1889, la Caisse des incendiés se laïcise annonçant avant l'heure la séparation de l'Eglise et de l'Etat. |
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